Malgré la période compliquée que traversent depuis début mars les communes françaises, les services municipaux, confrontés à des situations et défis inédits, ont su s’organiser pour répondre aux besoins et interrogations des Franconvillois. Retour sur cette gestion de crise.
Au début de la pandémie et avant même la mise en place du confinement par le gouvernement, une cellule de veille du COVID-19 a été constituée par la Ville. Chaque jour, des cadres se sont réunis avec le maire élu le 15 mars lors du 1er tour des élections municipales, Xavier Melki, pour suivre et appliquer les directives officielles, coordonner leur service et gérer au mieux la crise sanitaire qui a fait apparaître des situations nouvelles auxquelles personne n’était préparé. En évolution permanente, les directives du gouvernement ont nécessité une attention et une vigilance particulières. La mission que s’est donnée la municipalité : assurer l’application de chacune des mesures pour garantir la sécurité de tous. « Le défi était de répondre aux besoins de la population et pour cela, de continuer de faire fonctionner les services essentiels tels que le Centre Municipal de Santé, la Police municipale, le portage de repas, la cuisine centrale pour la production des menus, le service entretien, propreté et voirie », explique Xavier Melki, Maire de Franconville.
L’état civil est également resté actif pendant la période tout comme le CCAS qui a poursuivi son suivi des situations sociales les plus difficiles et maintenu sa distribution habituelle de tickets alimentaires. À l’heure où cet article a été écrit, les mariages et Pacs n’ont pas été repris. Les parcs étant condamnés pendant le confinement, les agents des espaces verts se sont concentrés sur la propreté de la ville. « Malgré des équipes réduites au maximum, il n’y a eu aucune interruption dans ces services, indique Xavier Melki. Nous n’avons fait que nous adapter à des situations nouvelles. Et cela ne tient pas du miracle, c’est seulement grâce à l’implication du personnel et de la coordination des services que nous avons pu avancer malgré tout. » Pour aider des parents soignants, certaines structures Petite Enfance sont restées ouvertes. C’est le cas de la Crèche Pom’Pouce et l’école du Bel Air où des agents et animateurs étaient en poste pour accueillir les enfants des personnels prioritaires.
Le réseau informatique a été très sollicité pour permettre un déploiement rapide et massif du télétravail, lancé à la mairie de Franconville en 2018, et par la suite pour son suivi. « Nous sommes passés de 15 télétravailleurs avant la crise à 142 aujourd’hui. Et ce dispositif implique l’usage de nouveaux matériels et outils », explique le Maire.
Porté par des techniciens informatiques, le service a ainsi fourni un formidable travail et ce, à distance. Ce qui a permis de maintenir le lien entre les services et les équipes et d’éviter d’accumuler du retard dans les dossiers.
« Nous avions l’intention d’étendre le télétravail au sein des services de la mairie mais le coronavirus nous a obligés à accélérer les choses, souligne Xavier Melki. Et nous avons pu constater des avancées en la matière. Certains salariés qui ne voyaient pas forcément les avantages de cette méthode de travail, ont finalement changé d’avis avec le confinement. »
Les inscriptions scolaires pour les petites sections maternelles et les nouveaux arrivants ont été dématérialisées en un temps record : une semaine. Même si avec le déconfinement certains rendez-vous sont maintenus en mairie, la municipalité maintient et généralise l’utilisation les outils de communication à distance. « Le plan de reprise progressive a mobilisé plus d’énergie que la mise en place du confinement », souligne-t-il. Pour protéger aux mieux les agents et les visiteurs, les équipes des services ont dû être réorganisées en fonction des cas de vulnérabilité et des agents qui sont dans l’impossibilité de faire garder leurs enfants.
59 857 € de masques
430 € de surblouses
13 740 € de gel hydroalcoolique
1 000 € de lingettes désinfectantes
LE COVID-19 En chiffres
Pendant la crise, la commune a voulu prendre toutes les précautions afin d’assurer la sécurité de tous. La Ville a acheté 59 857 euros de masques, 430 € de surblouses en plus des confections réalisées par les bénévoles, pour 13 740 euros de gel hydroalcoolique et pour plus de 1 000 euros de lingettes désinfectantes.
Sans compter les matières premières fournies à l’association @DN des petits génies pour la confection des visières.
« À Franconville, la seule perte de recettes est de 2 687 260,00 € (crèches, CSL, consultations au Centre de santé…). Si l’on y ajoute le maintien de salaire aux agents totalement éloignés de leur poste puisque les collectivités ne sont pas éligibles au chômage partiel et les primes octroyées à celles et ceux qui ont travaillé en 1ère et 2ème lignes, le total monte à 4,6M€.
Et si l’on rajoute tout le matériel qu’il a fallu commander, on est à près de 5M€.
Je ne vous parle pas non plus du coût pour notre Département, et pour notre Région, deux partenaires importants sans qui cette facture aurait été beaucoup lourde, et probablement insupportable pour notre commune.
J’attends donc du gouvernement une action forte de soutien aux collectivités, et pas uniquement aux quelques-unes déjà ciblées. J’attends cela parce que depuis 2014, c’est à coup de millions d’euros que nos budgets ont été amputés. 25 millions d’euros de dotations en moins cumulés depuis 2013 pour notre commune.
J’attends cela et je serai en première ligne si cela ne vient pas, parce qu’après le gouffre budgétaire de ces 6 dernières années, après la crise sanitaire qui va faire place à une crise économique et sociale lourde, les collectivités devront encore répondre présentes en gérant un autre phénomène budgétaire, la suppression de la Taxe d’Habitation.
Alors même que les textes prévoient que le Département nous transfèrera sa fiscalité malgré lui, il faudra bien que quelqu’un puisse compenser aux départements ce manque à gagner considérable. La question sera de savoir qui… ? Car la seule chose que nous savons aujourd’hui, c’est que l’argent ne se créé pas » confie Le Maire.