À la maternelle, l’enfant passe les premiers instants de sa scolarité et débute son expérience de la vie en société. Appréhensions, questionnements, sentiment d’abandon… La rentrée suscite généralement beaucoup d’émotions chez les parents et les enfants auxquelles il faut faire face pour le bien-être de l’enfant.

« Ce temps d’information est d’autant plus important, étant donné la crise sanitaire et le plan Vigipirat qui limite l’entrée des parents dans les écoles et les échanges avec l’équipe éducative pour les parents. » indique Claire Le Berre, adjointe au maire déléguée aux affaires scolaires.

Le début de la scolarité

Le passage de l’assistante maternelle ou de la crèche aux bancs de l’école n’est pas toujours simple mais selon les professionnels de la Petite-Enfance, il ne faut surtout pas s’angoisser. « Pour appréhender la rentrée, il faut prendre du temps pour accompagner l’enfant avant le Jour J, explique Leslie Dulimon, Directrice de l’école maternelle Jules Ferry. Pour préparer ce moment, on peut lire des livres qui parlent de l’école, passer devant des établissements pour aider l’enfant à se familiariser avec l’environnement scolaire. Les parents peuvent également accompagner leur enfant vers l’autonomie, tout doucement, sans pression, dans la vie quotidienne (apprendre à faire seul, propreté, manger, s’habiller, préparer et ranger ses affaires…). Valoriser l’enfant et lui donner confiance en ses compétences est aussi un bon moyen de le rassurer. Il faut lui expliquer ce qui lui sera demandé en classe. » Plus important encore, selon cette professionnelle qui animera ce REAAP, il faut apprendre à gérer son stress en tant que parent pour ne pas le communiquer à son enfant. « La directrice ou le directeur est aussi disponible pour aider les parents à canaliser leurs craintes, leurs questionnements, leurs doutes », souligne-t-elle. La rentrée est en fait une étape souvent plus angoissante pour les parents que pour l’enfant. Le jour J, les parents peuvent ainsi venir avec un paquet de mouchoirs mais ils ne doivent surtout pas oublier le sourire ! La séparation est un moment difficile pour tous mais il ne faut pas s’éterniser. Après ce premier jour de classe, le retour à la maison est également un moment important. « Si l’enfant a plein de choses à raconter, il faut être à son écoute. Cependant, s’il est un peu plus discret, il faut le laisser se créer son monde sans le brusquer », conseille aussi la directrice.

Socialisation, adaptation, programmes, langage… Lors de ce prochain REAAP, les questions pratiques que les parents se posent avant la rentrée en maternelle, plus particulièrement les parents d’un premier enfant, seront abordées. La directrice d’école sera accompagnée par une conseillère pédagogique de l’Éducation Nationale et un médecin scolaire qui développera le thème de l’hygiène de vie, du rythme de l’enfant. Objectif : répondre le plus précisément possible à toutes les interrogations des participants et présenter ce qu’est l’école maternelle. Ce rendez-vous sera l’occasion de leur donner des astuces et conseils concernant cette étape pour leur permettre d’anticiper ce moment si important. « Le but principal sera de les rassurer surtout en cette période compliquée, ajoute Leslie Dulimon. Cette étape est la première vision de l’école pour les enfants. Il faut tout faire pour donner envie aux enfants de venir en classe et de s’y épanouir. Tout comme d’ailleurs les parents que nous nous chargeons de bien accueillir également lors de la rentrée. C’est un rapport de confiance qui s’établit aussi à ce moment-là entre le personnel scolaire et eux. » En effet, un travail d’équipe est initié dès la rentrée avec les familles qui ont un rôle primordial à jouer dans la réussite de cette transition.

LES CONSEILS DE… 

Gaëlle TREFLEZ – Assistante maternelle employée par des particuliers employeurs

Comment accompagnez-vous les enfants à passer ce cap de la rentrée ?

« Il s’agit d’échanger oralement avec les enfants sur l’entrée en maternelle, de verbaliser ou de leur lire des livres sur ce sujet. Il faut également les accompagner dans leur autonomie pour qu’ils soient à l’aise à l’école dans les gestes du quotidien (habillage/déshabillage, prise de repas..) ou dans la communication, le vivre ensemble. Il faut leur en parler, écouter leurs craintes et les rassurer si besoin. »

Que doivent acquérir les enfants pour pouvoir entrer en maternelle ?

« Pour l’entrée en maternelle, il n’y a pas vraiment de compétences à avoir, même la propreté n’est pas un frein. L’important c’est que l’enfant soit à l’aise avec son corps pour être libre de ses mouvements et de ses apprentissages. Les enfants entrant en maternelle ont parfois plusieurs mois d’écart et cela peut avoir un impact à cet âge-là, ils ne sont pas tous prêts de la même manière. Chacun évoluera à son rythme. »

Avez-vous des astuces pour aider les enfants à acquérir la propreté ?

« C’est un travail d’équipe avec les parents pour que cela soit plus simple pour l’enfant. Il faut qu’on soit sur la même longueur d’onde, que l’enfant surtout soit prêt. Chaque enfant va à son rythme. Parfois, le fait de voir un camarade ne plus avoir besoin de couche va donner envie à un autre de s’en passer, l’imitation a une grande importance à cet âge. Certains livres qui en parlent peuvent également aider. »

Quels sont les conseils que vous pourriez donner aux parents pour bien appréhender l’étape de la propreté ?

« Il ne faut surtout pas se mettre la pression et être à l’écoute de son enfant. Certains vont réclamer tôt et d’autres non. Le contexte familial comme celui de l’assistante maternelle avec par exemple des enfants déjà propres peut avoir un impact. Il faut y aller en douceur et surtout encourager et féliciter. »

Quelles sont selon vous les erreurs à éviter lors de l’acquisition de la propreté ?

« Je pense qu’il ne faut surtout pas culpabiliser, gronder ou brusquer un enfant. Les accidents cela arrive et il faut les dédramatiser. De même, je trouve important d’associer le lieu du pot à une pièce de la maison où il a lieu d’être, salle de bain ou wc. »

Plus personnellement, qu’est-ce que cela suscite chez vous de voir les enfants que vous gardez prendre en quelque sorte leur envol au moment de l’entrée à l’école ?

« C’est une fierté de savoir que j’ai participé au développement d’un enfant en devenir, d’avoir participé à un bout de sa vie, aux étapes qui lui permettent de se construire. »