Bouleversée dans son organisation par la Covid-19, l’année 2020 a vu l’interruption des différents programmes de prévention mis en place au Centre Municipal de Santé.
Si le Centre Municipal de Santé a su lutter localement contre la propagation de la pandémie avec notamment la création d’une antenne spécialisée, la Covid-19 a monopolisé toutes les forces de la structure l’an passé interrompant ainsi la plupart des projets de prévention pourtant indispensables à notre santé.
« Nous avons réalisé un film d’information avec le docteur Colet pour sensibiliser la population à l’importance de poursuivre les suivis pour les pathologies chroniques, explique Florence Decourty, Conseillère municipale. Depuis l’apparition du coronavirus, nous avons relevé un ralentissement des consultations concernant les autres maladies. Une augmentation des phlébites a par exemple résulté du fait que les patients ne venaient plus se faire ausculter par leur médecin généraliste. »
Pour toutes ces raisons, les patients doivent sans attendre reprendre de bonnes habitudes et venir régulièrement consulter pour s’assurer un bon suivi médical et prévenir l’apparition de maladies chroniques. La prévention, chaque praticien la fait déjà au quotidien rappelle Marion Whiston, médecin généraliste qui a intégré le Centre Municipal de Santé en octobre 2019 et en est devenue il y a quelques mois la coordinatrice. « C’est prendre régulièrement la tension artérielle par exemple, ou vérifier une glycémie pour dépister le diabète. »
Dépistages réguliers
Il existe en réalité plusieurs types de prévention comme le rappelle ce médecin qui travaille en parallèle à l’Université de Paris où elle est enseignante et contribue à la recherche. La première forme de prévention qu’on appelle « primaire » consiste à agir pour éviter l’apparition d’une maladie. « Cela passe par l’information que nous donnons à nos patients mais aussi par la vaccination par exemple ou par les conseils pour éviter d’avoir des caries », détaille le médecin. La seconde que l’on appelle « prévention secondaire » a pour objectif de dépister les maladies à leur stade le plus précoce pour pouvoir les prendre en charge le plus tôt possible. D’où l’importance d’effectuer les mammographies ou le dépistage du cancer colo rectal. Et enfin la troisième, la prévention tertiaire, consiste à prendre en charge la maladie une fois qu’elle est installée afin d’éviter la survenue de complications ou de rechutes. « Pour exemple, chez un patient diabétique, c’est maintenir un taux de sucre acceptable pour éviter l’apparition de complications neurologiques ou vasculaires », explique Marion Whiston.
Au Centre Municipal de Santé, une permanence de vaccination gratuite est réalisée un samedi par mois. « Les infirmières nous aident beaucoup dans la prise en charge de nos patients et interviennent auprès d’eux pour mieux leur expliquer leur pathologie et leur traitement. C’est ce qu’on appelle l’éducation thérapeutique », indique la coordinatrice de la structure. Un patient qui comprend sa maladie et connaît l’intérêt de ses médicaments pourra ainsi mieux la prendre en charge et détecter plus rapidement une anomalie. Chaque membre de l’équipe médicale, paramédicale et administrative du Centre Municipal de Santé participe à l’élaboration de projets pour améliorer la prise en charge globale des patients. « Nous souhaitons poursuivre notre travail en termes de prévention et d’accès aux soins quel que soit l’âge de nos patients », informe Marion Whiston. Ainsi, chaque jour un praticien assure ce que l’on appelle des « soins non programmés » qui permettent de prendre en charge la journée-même des patients présentant un problème de santé aiguë, dans la limite du nombre de places disponibles. D’autre part, la structure prévoit de créer dans les mois à venir un Pôle mère-enfant.
Éducation thérapeutique
Proposés dans le cadre de la lutte contre l’obésité, les ateliers cuisine reprennent progressivement depuis le début d’année. Une diététicienne intervient une fois par mois dans différentes maisons de proximité de la ville. De même, des ateliers thérapeutiques autour du diabète vont bientôt être mis en place pour apprendre aux patients qui en sont atteints à gérer cette maladie, ses conséquences et à mieux vivre avec. « C’est l’une des maladies les plus courantes aujourd’hui, rappelle Florence Decourty. Elle est très répandue et la « malbouffe » accompagnée d’un manque d’exercice sont des facteurs qui favorisent cette pathologie. » C’est pour cela qu’il est important pour les personnes qui souffrent de cette maladie chronique, qui se caractérise par un taux anormalement élevé de glucose dans le sang, de bien connaitre les bonnes règles d’hygiène de vie à appliquer. Lors de ces ateliers, des conseils sont donnés aux participants au cas par cas. Un moment d’échanges est également proposé au cours de ces ateliers.
Personnel paramédical renforcé
Pour accompagner cette prévention renforcée depuis quelques années, le Centre Municipal de Santé a également recruté davantage de personnel paramédical. Le service dentaire a été restructuré et s’est développé depuis l’arrivée de la radio panoramique fin 2019. Cet équipement apporte un réel confort aux usagers qui peuvent consulter et faire leur radio sur place. Une assistante dentaire est également venue renforcer l’équipe. Pour rappel, un bilan buccodentaire gratuit est proposé dans le cadre du Plan « M’t Dents » et les soins qui en découlent sont pris en charge à 100% par la sécurité sociale.
Cette visite permet aux enfants de rencontrer parfois pour la première fois un dentiste et de se familiariser sans appréhension avec l’environnement d’un cabinet dentaire. Enfin, au mois de mai, le Centre Municipal de Santé, comme de nombreux autres établissements dans le monde, se pare de violet pour sensibiliser la population à la maladie de Crohn. Cette pathologie douloureuse et invalidante fait partie des Maladies inflammatoires Chroniques de l’Intestin (MICI) et touche près de 140 000 Français. « Par ailleurs nous souhaitons participer à la formation de la relève et accueillir des étudiants aussi bien infirmiers que futurs médecins », indique Marion Whiston.
QUESTIONS À…
Florence DECOURTY : Conseillère municipale déléguée à la santé et au Centre Municipal de Santé (CMS)
Quel impact économique a eu la Covid-19 sur le CMS pour l’année 2020 ?
Une baisse de l’activité du CMS a en effet été constatée notamment à la suite de la fermeture du service dentaire, c’était une directive du gouvernement. Par crainte de la COVID, les cabinets de spécialistes ont été désertés. L’investissement des bénévoles qui se sont mobilisés pour la création de surblouses lors du premier confinement a permis d’accélérer la reprise des activités médicales et dentaires de la structure. »
Comment la structure s’est-elle organisée pour mettre en œuvre la campagne de vaccination engagée précipitamment sur tout le territoire français fin décembre ?
Nous devons nous organiser au jour le jour selon les directives gouvernementales. Pour l’instant, nous n’avons aucune visibilité sur la marche à suivre sur notre territoire mais nous sommes prêts. Nous espérons pouvoir ouvrir un centre de vaccination au plus vite. »
Quelles conséquences la crise sanitaire est-elle susceptible d’avoir sur les missions parallèles de prévention qui doivent être mises en place ?
Certaines choses n’ont pu être mises en place en 2020 et doivent se faire cette année mais encore une fois, nous sommes tributaires de l’évolution épidémique. L’équipe médicale et paramédicale s’attache néanmoins à poursuivre son travail de prévention auprès de sa patientèle comme elle sait le faire. Heureusement, les soignants ainsi que le personnel administratif restent autant investis qu’ils le sont depuis l’apparition de la Covid et je les en remercie. »
VOTRE AVIS SUR…
Que pensez-vous du centre municipal de santé dont dispose la ville ?
Akosua – 54 ans
« Je viens très souvent dans ce centre de santé, les médecins sont très gentils et aimables. C’est rassurant d’avoir ce genre de structure à disposition près de chez nous. En cas d’urgence, ça permet de ne pas perdre de temps. »
Olivier – 42 ans
« Je trouve ça très bien de pouvoir consulter rapidement sans devoir me rendre dans une autre commune. Dès que j’en ai besoin, je prends rendez-vous, c’est pratique et ça évite de faire des kilomètres pour consulter un médecin généraliste. C’est un avantage quand on est parent d’un enfant en bas âge. »
Emmanuel – 52 ans
« J’habite à 250 mètres du Centre Municipal de Santé et je dois dire qu’il est très bien. Au niveau de l’équipe médicale, c’est complet. Je viens souvent y consulter mon médecin traitant. C’est bien parce qu’on peut tout faire sur place. »
Fahad – 19 ans
« C’est un service en plus dans la commune. Je me suis installé l’an dernier à Franconville mais je ne connaissais pas bien la ville et j’avais besoin de prendre rapidement un rendez-vous chez un médecin. Grâce au CMS qui a été d’une efficacité redoutable, j’ai pu en avoir un très vite. Le docteur était à l’écoute et m’a très bien renseigné. »
INTERVIEW
Marion Whiston : Médecin généraliste et coordinatrice du CMS
Depuis quand avez-vous pris vos fonctions en tant que médecin généraliste et coordinatrice du Centre Municipal de Santé et quel est votre parcours ?
J’ai fait toutes mes études de médecine sur Paris. J’ai commencé les consultations au Centre de Santé de Franconville en novembre 2019 et j’ai pris le poste de coordinatrice en octobre 2020. En parallèle je travaille à l’Université de Paris où j’enseigne et fais de la recherche. La formation de médecins en devenir est très enrichissante et m’apporte beaucoup en retour. La recherche permet de mettre en valeur notre belle discipline et de la faire progresser. »
Quels sont les avantages et les inconvénients d’assurer toutes ces missions ?
Des avantages il y en a plein. Le premier, je dirais que c’est d’avoir plusieurs casquettes et de pouvoir avoir une activité professionnelle variée. Pour ce qui est de ma part Soin, j’adore mon métier et les échanges avec mes patients. Le sentiment d’avoir été utile, d’avoir aidé, de trouver une solution, une réponse ou tout simplement d’avoir bien pris en charge ses patients est une véritable satisfaction au quotidien. L’avantage de travailler au Centre de santé est de pouvoir évoluer au sein d’une équipe pluri-professionnelle, riche des expériences et du savoir-faire de chacun. Cette cohésion d’équipe nous permet d’élaborer des projets communs pour améliorer la prise en charge de nos patients mais aussi de nous soutenir et de nous entraider en cas de difficultés. Pour ce qui est de l’enseignement, c’est un tout autre métier, nouveau pour moi mais tout aussi passionnant La recherche me permet d’avoir le sentiment de participer au développement de notre merveilleux métier. Il y a encore plein de choses à découvrir pour améliorer notre pratique et la prise en charge de nos patients.
Le seul inconvénient pour le moment je dirais que c’est le temps que tout cela prend. Si l’on pouvait rallonger les journées de deux ou trois heures ça serait super ! »
À quoi ressemble l’une de vos semaines ?
Je consulte au centre de santé le lundi, mercredi, vendredi et un samedi sur deux. Les mardi et jeudi sont dédiés à la faculté.»
En matière de prévention, que met en place le Centre municipal de santé ?
Chaque jour nous faisons tous de la prévention au cours de nos consultations. Au centre de santé, nous réalisons 1 samedi par mois une permanence de vaccination gratuite.
Les infirmières nous aident beaucoup dans la prise en charge de nos patients et interviennent auprès d’eux pour mieux leur expliquer leur pathologie et leur traitement. C’est ce qu’on appelle l’éducation thérapeutique. Un patient qui comprend sa maladie et connaît l’intérêt de ses médicaments pourra mieux la prendre en charge et détecter plus rapidement une anomalie. »
Quels sont les projets du CMS pour 2021 ?
Chaque membre de l’équipe médicale, paramédicale et administrative du centre participe à l’élaboration de projets pour améliorer la prise en charge globale de nos patients. Nous avons le souhait d’améliorer l’éducation thérapeutique de nos patients vis à vis de leur pathologie chronique et du traitement associé.
Chaque jour un praticien assure ce que l’on appelle des « soins non programmés » qui permettent de prendre en charge des patients présentant un problème de santé aigue (la journée même) de manière rapide, dans la limite du nombre de places disponibles. Nous avons également à cœur de développer d’autres axes, notamment un « Pôle mère-enfant ».
Par ailleurs nous souhaitons participer à la formation de la relève et accueillons des étudiants aussi bien infirmiers que futurs médecins. »
Concernant la campagne de vaccination contre le coronavirus lancée fin décembre, quelles sont les personnes devant se faire vacciner en priorité ?
La vaccination tant attendue contre la Covid 19 débutera fin décembre 2020. Elle a pour objectif principal de protéger les personnes les plus fragiles contre les formes graves de la Covid 19.
D’après les informations actuelles, celle-ci se déroulera en plusieurs phases :
- 1ere phase : Vaccination des personnes âgées en établissements et des professionnels exerçant dans les établissements accueillant des personnes âgées, et présentant un risque élevé (plus de 65 ans ou présentant une ou des comorbidités).
- 2ème phase : Vaccination des personnes âgées de plus de 75 ans, puis des personnes âgées de plus de 65 ans et atteints de pathologies, ainsi que les professionnels de santé et du médico-social de plus de 50 ans et atteints de pathologies.
- 3ème phase : Élargissement aux autres tranches de la population, susceptibles d’être infectées et non ciblées antérieurement.
Les phases 4 et 5 permettront d’ouvrir largement la vaccination aux plus de 18 ans sans comorbidités. »