Article rédigé avant le discours du Président de la République du 24 novembre 2020.
Les petits commerces qui ont vécu une année très difficile doivent maintenant faire face à la deuxième vague du Covid-19 et au reconfinement de la population depuis la fin du mois d’octobre. Ne les oublions pas et soutenons-les !
Comme pour le monde de la culture et des artistes, l’année 2020 est une année noire pour le petit commerce. Le mois dernier, les bars, restaurants et des commerces non-alimentaires ont été contraints de baisser le rideau pour faire face au nouveau pic de l’épidémie de coronavirus. Sur 217 commerces que compte la commune, 53% ont dû fermer leurs portes. Et le confinement de la population mis en place par le gouvernement depuis le 30 octobre impacte également les entreprises autorisées à rester ouvertes. « Le printemps dernier a eu de graves conséquences économiques sur le petit commerce », rappelle Etiennette Le Béchec, conseillère municipale. La plupart des commerçants de proximité se sont pourtant très vite adaptés aux circonstances avec la mise à disposition à l’entrée des magasins de masques, de gel hydroalcoolique et l’installation de parois de protection autour des vitrines et des caisses.
Dans l’attente de meilleurs jours, certains se sont même lancés peu avant l’annonce du deuxième confinement dans des travaux de réaménagement malgré les pertes économiques causées par la situation épidémique. C’est le cas du restaurant et bar-tabac Le Cyrano situé place Charles-de-Gaulle mais aussi de Marie Fichera, artisan fleuriste installée depuis cinq ans au 98, rue du Général Leclerc. Cette dernière a perdu entre 30 et 40% de son chiffre d’affaires sur les deux premiers trimestres de 2020 et « ne se voyait pas revivre la même situation et fermer une nouvelle fois ».
La jeune commerçante a donc cherché à trouver une alternative pour ne pas que les nombreuses commandes passées en vue de la Toussaint lui restent sur les bras comme ce fut le cas avec le muguet lors du premier confinement. En attendant de pouvoir de nouveau accueillir ses clients, elle passe par la livraison et le click & collect, un mode de vente permettant aux consommateurs de commander en ligne pour ensuite retirer leur article en magasin. Le Fée Fleurs, 59 bld Maurice Berteaux, vit exactement la même situation. Ses clients peuvent venir en « click end collect ».
Pour défendre le maintien d’une activité commerciale équilibrée dans les quartiers de Franconville, Xavier Melki, maire, s’est très rapidement mobilisé aux côtés de douze autres maires des communes voisines. Ceci à travers la signature collective le 1er novembre d’une lettre aux députés réclamant une modification des règles d’ouverture des commerces dits « non-essentiels » durant le confinement.
« De nombreux commerces de détail sont désormais fermés alors que leur taille limitée permet justement d’accueillir en toute sécurité les populations », indique le courrier visant à soutenir l’amendement qui donne aux préfets le pouvoir de permettre la réouverture des commerces, si les conditions sanitaires sont réunies. Un avis souvent partagé par les habitants.
« Personnellement, je me sens plus en sécurité dans un petit commerce où on peut limiter l’entrée que dans une grande surface », confie Emilie, une mère de famille franconvilloise.
Même son de cloche à la librairie Franconville Presse qui, ne vendant que des articles de papeterie et des journaux, a pu échapper à la fermeture durant le mois de novembre. « Quelle chance que vous soyez ouverts ! se réjouit Pierrette, une habitante du quartier de la Gare venue chercher son journal, en remerciant la gérante de la librairie, Myriam Saadoun. «Quand je le peux, je fuis les grandes surfaces. Je vais par exemple au primeur Au Plaisir des Fruits et Légumes alors que je viens de l’autre côté de la gare. Heureusement que ces commerces existent, il ne tient qu’à nous de les aider à traverser cette période difficile. » Comme Franconville Presse, la Boucherie du Centre reste au service de la population et ses gérants, Aurélie et Florent, s’estiment heureux de pouvoir continuer leur activité. « Malgré la situation, nous ne pouvons pas nous plaindre, estime l’équipe de la Boucherie du Centre. Nous sommes ouverts et avons gardé les mêmes horaires contrairement au printemps dernier où nous avions dû fermer les après-midis. Nous faisons le maximum pour apporter le meilleur des services. »
Questions à Etiennette LE BECHEC Conseillère municipale déléguée aux commerces et aux marchés de détail
Face à la deuxième vague de l’épidémie, les commerces de proximité sont de nouveau acculés suite aux mesures de confinement fixées par le gouvernement. Qu’est-ce qui a été mis en place pour les accompagner durant cette période ?
« Cette seconde période est à nouveau ressentie comme très difficile et compliquée pour les commerçants de notre ville déjà bien impactés au premier trimestre. À commencer par nos restaurateurs qui en deux temps, couvre-feu d’abord, puis ce deuxième confinement, se sont retrouvés de nouveau en difficulté. Nous avons tiré les enseignements de la première période et avons aussitôt mis tout en œuvre pour ne perdre aucun de nos commerces de proximité. Nous assurons à nouveau la diffusion sur nos supports de communication de tous les commerçants ouverts et, pour ceux qui sont contraints de rester fermés, une liste est établie avec tous les moyens mis en place pour livrer à domicile ou assurer la vente à emporter. »
En quoi disposer d’une association des commerçants est-il un atout majeur dans ce contexte ?
« La solidarité est toujours bien présente et nous le voyons bien à travers les actions d’ACTION COM. L’association des commerçants représente une véritable valeur ajoutée sur notre ville. Le mois dernier, elle a poursuivi sa veille juridique et a transmis toutes les informations juridiques aux commerçants pour qu’ils puissent faire toutes leurs démarches administratives et comptables et ainsi poursuivre leur activité. »
De nouveaux moyens ont-ils été pensés par la Ville pour aider les commerçants en cette fin d’année souvent cruciale pour leur activité ?
« Nous allons programmer des rencontres thématiques pour qu’ils puissent orienter leurs demandes d’aide et de soutien auprès des interlocuteurs dédiés à leur activité. La Chambre de commerce et d’industrie, la Chambre de Métiers et de l’Artisanat et la communauté d’agglomération Val Parisis sont également des partenaires indispensables sur notre territoire car elles accompagnent les villes et les commerçants en difficulté. »
Enfin, quels seraient les conseils que vous pourriez donner aux habitants qui souhaitent aider et soutenir le commerce local ?
« Il faut bien entendu que les Franconvillois et Franconvilloises persistent à consommer chez nos commerçants. Les fêtes de fin d’année seront un passage douloureux pour tous si nous n’y veillons pas. Le commerce de proximité, les marchés, représentent une grande partie de l’attractivité de notre ville, tâchons de toujours les aider, ils ont besoin de nous comme nous avons besoin d’eux. »
Les marchés maintenus pendant le confinement
Les marchés proposés habituellement à Franconville n’ont cette fois pas eu à remballer leurs étals et leurs marchandises. « Ils sont restés ouverts au grand plaisir de chacun, et ça a été pour ces commerçants, comme pour leurs clients, une vraie bouffée d’air, souligne Etiennette Le Béchec. Sérieux et responsables, ceux qui font vivre les marchés de la commune travaillent dans la plus grande vigilance et le respect stricto sensu des contraintes sanitaires, tant pour eux que pour les consommateurs. »
Marché du Centre-Ville : Mercredis et samedis de 8h à 13h
Marché de l’Épine-Guyon – Montédour : Dimanches de 8h à 13h
Marché de la Gare : Jeudis de 15h à 19h