Samedi 6 février, à l’invitation de Xavier Melki, Valérie Pécresse Présidente de la Région Ile-de-France, Marie-Christine Cavecchi Présidente du Conseil départemental et 50 élus du Val-d’Oise ont fait entendre leur opposition ferme au projet de supprimer une voie de l’A15 pour la dédier au covoiturage.
Dévoilé par voie de presse trois jours auparavant et par des panneaux déjà installés sur l’autoroute, ce nouveau projet ubuesque porté par l’État a fait réagir les élus concernés qui n’ont, à aucun moment, été concertés. « C’est un projet fou digne d’une culture parisienne punitive et antinomique, déclare Xavier Melki, Maire de Franconville. Antinomique car au lieu de fluidifier, ça embouteille, au lieu de réduire les émissions de gaz à effets de serre, ça va les alourdir, au lieu de proposer des solutions supplémentaires, ça va restreindre encore plus l’offre de transports d’un territoire que nous tentons de renforcer. (…) Nous soutenons le covoiturage, c’est une bonne solution, comme le déploiement des transports en commun en sites propres et des voies de circulation dédiées aux bus, aux taxis et aux vélos. Nous ne saurions être des acteurs non-entendus dans l’élaboration et la mise en œuvre de solutions durables. »
À l’unanimité, au Conseil Municipal du 4 février, les Élus ont voté une motion contre la fermeture d’une voie de circulation sur l’A15 dédiée au covoiturage. Celle-ci a été directement adressée au Préfet de Région.
Fausse écologie
Ce projet géré par la DiRIF (Direction des Routes d’Ile-de-France), rattachée aux services de l’État, verrait à très court terme la neutralisation d’une voie de circulation sur cet axe déjà très souvent embouteillé pour la réserver au covoiturage. Ce qui n’est pas sans rappeler les mois de galère vécus par les automobilistes en 2018 et 2019 lors des travaux de réparation du viaduc de Gennevilliers qui avaient nécessité la fermeture de deux voies puis d’une sur quatre. « Neutraliser une voie entière pour l’usage du covoiturage sans l’adhésion des élus de terrain et des usagers du quotidien, ce n’est pas de l’écologie, ce n’est certainement pas du bon sens, c’est de l’idéologie », souligne Marie-Christine Cavecchi s’inquiétant de l’augmentation de la pollution atmosphérique et sonore qu’engendrerait un tel projet.
Et ce, d’autant plus en pleine crise sanitaire qui voit la désertion des transports en commun et l’utilisation accrue de la voiture comme moyen de déplacement. Un embouteillage entraine une concentration des émissions de gaz à effet de serre multipliées par seize.
Pour rappel et selon les chiffres du gouvernement, la pollution de l’air extérieur représente 48 000 décès prématurés par an soit 9% de la mortalité en France. « La question des transports dans le Val-d’Oise est une question de qualité de vie, relève Valérie Pécresse, Présidente de la région Ile-de-France qui est défavorable à ce projet. Je ne crois pas au covoiturage forcé (…) Si on veut des covoitureurs, il faut qu’ils aient des avantages de circulation d’où les voies dédiées et nous nous sommes battus pour obtenir dans la loi que l’on puisse faire des voies supplémentaires pour les accueillir (…). Et le timing (la crise sanitaire Ndlr) me parait totalement inadapté pour lancer cette initiative. Oui au covoiturage, mais non à la suppression brutale d’une voie sur l’A15 qui sera encore une galère pour les valdoisiens. Prenons les bandes d’arrêt d’urgence et créons des voies supplémentaires pour bus et covoiturage. Pour l’après COVID…»
En moyenne, près d’1,5 million de véhicules empruntent l’A15 chaque semaine au niveau d’Argenteuil. Le projet pensé par l’Etat entrainerait des embouteillages bien plus conséquents et surtout un report massif de cette circulation dans les villes la jouxtant.
Pétition en ligne à signer avant le 15 mars sur : https://www.change.org/p/non-%C3%A0-la-neutralisation-d-une-voie-de-circulation-sur-l-a15