À tout juste 27 ans, Omar Nabi rejoint son frère au Café des Sports et se lance dans une aventure qui durera plus de 30 ans. Aujourd’hui, il nous livre son histoire, la recette de son succès et surtout, ses futurs projets.
Posté derrière son bar, Omar Nabi salue chaque client par son prénom et engage directement la discussion en demandant des nouvelles. À côté de lui sa femme, Latifa, et Youcef son neveu, qui aide au service. Dans la cuisine, deux femmes, Milouda et Yamna, ses deux sœurs, qui préparent chaque midi le déjeuner. Lorsqu’on entre au Café des Sports, on entre chez Omar, chez sa famille et le plus étonnant, c’est que l’on y est accueilli comme si l’on en faisait partie.
C’est en 1987 que le frère d’Omar, Mao, fait l’acquisition de l’établissement à Franconville. Alors âgé de 27 ans, Omar l’y rejoint immédiatement et tous les deux gèrent le café ensemble. Plus jeunes, les deux hommes passaient déjà beaucoup de temps dans les cafés et les restaurants mais ils leur manquaient quelque chose. « On adorait trainer dans les bars et les cafés mais les gens derrière le bar ne nous rendaient pas cet amour. Alors on s’est dit qu’on allait le faire nous-même. » Après 10 ans d’aventure commune, son frère Mao lui transmet le bar, « On a bien travaillé ensemble et puis un jour mon frère m’a dit : Omar ça y est maintenant tu es grand, je te laisse gérer le café. ». Mao, qui lui a tout appris, continue de veiller sur lui et petit à petit d’autres membres de la famille rejoignent l’affaire familiale.
Quand on lui demande ce qu’il préfère dans son métier les réponses fusent, « les aimer, aimer ma clientèle, aimer les gens parce qu’ils me le renvoient si bien ». Cette passion pour les échanges, pour le contact, c’est d’ailleurs ce qui explique en grande partie le succès de son établissement. Plus qu’un bar, les gens trouvent dans le Café des Sports un véritable lieu de vie, un lieu de partage où ils vont aller pour tout simplement boire leur expresso au comptoir et échanger des nouvelles, mais aussi pour célébrer des mariages, des baptêmes ou encore d’autres événements. « Au fil des années j’ai pu voir des familles se former, des enfants grandir et c’est ça que j’adore. »
C’est avec beaucoup d’émotion et de gratitude qu’Omar parle de ce lien qu’il a créé avec sa clientèle et du soutien qu’elle a pu lui apporter, notamment pendant le confinement. D’ailleurs, c’est sur ce soutien infaillible qu’il va aussi pouvoir compter pour son nouveau projet.
Le 30 novembre 2021, Omar doit fermer boutique. L’immeuble dans lequel se trouve son café doit être démoli puis reconstruit pour accueillir des appartements et des logements pour les seniors. Cependant, c’est loin d’être la fin de l’aventure pour Omar. Dans le nouvel immeuble prévu pour fin 2024, une partie lui est déjà réservée, un beau local en angle qui fera le double de son café actuel. « On va faire une belle brasserie », annonce le gérant, « elle sera ouverte midi et soir et la décoration sera toute neuve ». Une décoration neuve certes, mais les fameuses photos de son café y auront tout de même une place réservée.
Pour faire patienter les Franconvillois jusqu’à 2024, c’est la halle extérieure qui fera office de restaurant. Après quelques mois de travaux pour l’isoler et y installer une petite cuisine, elle sera prête à accueillir de nouveau la clientèle fidèle d’Omar surnommé avec beaucoup d’amitié « Tonton ».