Pour lutter au mieux contre les situations d’intimidation et de harcèlement au sein des établissements scolaires, la ville déploie des actions de prévention auprès des enfants, et ce dès le plus jeune âge avec l’Éducation nationale. « L’important est de se répartir les rôles, précise Claire le Berre adjointe au Maire, quand il y a une potentielle situation d’intimidation, la Direction académique met en place un protocole. »
La ville a plutôt pour mission de travailler sur la prévention dès la maternelle, « c’est un âge important, c’est à ce moment qu’il faut travailler sur l’importance du respect de l’autre et ce malgré nos différences. »
La ville a ainsi organisé des séances de théâtre forum pour les CM1 et CM2. « Nous souhaitons informer tous les enfants sur le harcèlement avant leur entrée au Collège. L’idée est vraiment d’apprendre aux enfants à prendre la parole et à oser venir demander de l’aide. Des petites moqueries peuvent vite finir par un enfant en détresse donc il est important de stopper la situation dès le début. » précise l’élue.
L’intervention se termine par un petit débat lors duquel les enfants peuvent partager leurs remarques et surtout poser leurs questions. Les retours sont unanimes, certains enfants ont pris la parole pour parler de leur situation alors qu’ils n’osaient pas au début.
Le rôle de la direction académique indispensable dans la prise en charge du harcèlement
La ville travaille en étroite collaboration avec la Direction académique sur la thématique du harcèlement. Inspecteur de L’Education nationale en charge de la circonscription de Franconville et Cormeilles-en-Parisis, Guillaume Le Breton nous en parle
En quoi consiste le programme « pHARe », programme de lutte contre le harcèlement à l’école proposé par l’Education nationale ?
Depuis la rentrée scolaire 2021, le programme pHARe est proposé à toutes les écoles et collèges. Il s’agit d’un programme national mis en place par le Ministère qui comprend la formation de personnes ressources au sein de chaque circonscription ou établissement afin de prendre en charge chaque situation avec les outils adaptés tant pour l’accompagnement des élèves harcelés que des élèves harceleurs. Elle se complète d’actions de sensibilisation auprès des élèves et l’inscription dans les différentes actions nationales comme la Journée ou le concours « Non au harcèlement ». En collège, elle comprend aussi la formation d’élèves ambassadeurs contre le harcèlement. Pour aider les équipes, une plateforme numérique a été conçue sur laquelle on trouve de nombreux outils, tant pour aider à l’accompagnement des situations, que pour mener des actions de sensibilisation et pour communiquer avec les parents par exemple.
Quels sont les projets que vous avez mis ou souhaitez mettre en place pour lutter contre le harcèlement à l’école ?
Bien avant d’intégrer ce programme, nous avions déjà mis en place une « équipe ressource » composée de conseillers pédagogiques, de directeurs d’école, d’enseignants et de moi-même, qui, lorsqu’elle est sollicitée, a pour mission d’observer, d’analyser la situation pour ensuite construire des stratégies de résolution adaptées à la situation. Compte tenu du succès de l’équipe ressource qui a déjà résolu plusieurs situations, nous souhaiterions maintenant mettre en place une « équipe de programme » à l’aide de parents, de professeurs et même d’élèves, pour travailler dans la prévention. Nous aimerions mener un projet avec des élèves ambassadeurs contre le harcèlement du collège. Ces collégiens sont formés aux situations de harcèlement et nous souhaiterions pouvoir organiser des déplacements pour qu’ils rendent visites aux élèves de plusieurs écoles. Enfin, dans la continuité de notre travail avec la ville, nous voudrions proposer des ateliers pour les parents cette fois-ci, afin de répondre aussi à leurs questions et leur donner les bons outils.
Le harcèlement scolaire au cœur d’un ciné-débat le 17 février à 20h :
Les Maisons de Proximité en partenariat avec le RÉAAP vous invitent à la projection du film « Marion, 13 ans pour toujours », suivi d’un débat animé par Nora Tirane Fraisse, la fondatrice de l’association « Marion la Main Tendue » et maman de la petite Marion.
En France, environ un élève sur dix est victime de harcèlement scolaire. Ce fût le cas de Marion, collégienne de 13 ans qui, le 13 février 2013, a mis fin à ses jours après avoir été harcelée dans son établissement. Depuis cette tragédie, sa maman, Nora Tirane Fraisse, se bat pour que le harcèlement scolaire soit pris au sérieux et pour que les choses changent vraiment. Par le biais de l’association qu’elle a créée, « Marion La Main Tendue », elle rencontre de nombreux enfants et adolescents victimes, elle sensibilise les adultes qui les entourent afin de lutter le mieux possible contre les violences et le harcèlement en milieu scolaire. Pour ce faire, elle agit sur quatre axes principaux, la formation, la lutte, la prévention et le développement de la recherche. De plus, grâce à la création des « Maisons de Marion » à Orsay et à Paris, l’association propose de véritables refuges aux enfants victimes et des groupes de paroles. Un des objectifs pour 2022, est d’ailleurs l’ouverture de nouvelles maisons, en Île-de-France mais aussi en province, afin de pouvoir aider le plus de monde possible et d’être présent sur place pour agir rapidement.
Le jeudi 17 février, Nora Tirane Fraisse sera présente avec Frédéric Lépron et Claire Le Berre, adjoints au maire, pour la diffusion du téléfilm « Marion, 13 ans pour toujours ». Adapté du livre écrit par sa maman, il retrace le parcours des parents de Marion dans leur combat pour comprendre ce qui a poussé leur fille à se suicider.
À l’issue du téléfilm, des échanges auront lieu « Avec ce débat, on peut apporter des réponses aux adultes qui se posent des questions sur la situation de leur enfant, indique Nora Tirane Fraisse. Nous souhaitons donner aux adultes, mais aussi aux enfants, les meilleurs outils et le bon protocole pour apprendre à détecter, lutter et prévenir ces violences. »
Cette soirée ciné-débat est ouverte aux parents et adolescents à partir de 13 ans, à l’Espace Saint-Exupéry.
Entrée libre et gratuite et pass et masque obligatoires
Si vous êtes victime de harcèlement scolaire, parent d’un enfant qui le subit, ou encore témoin de violences, vous pouvez contacter l’association
« Marion La Main Tendue » au 01 69 30 40 14 ou appeler le numéro vert national gratuit : 3020 (ouvert du lundi au vendredi de 9h à 18h).