Merci pour vos dons !
Message du maire de MŁAWA : « C’est pour nous un honneur d’accueillir la délégation de Franconville. Merci beaucoup pour l’aide humanitaire qui est venue avec eux à Mława c’est très important pour nous, c’est utile et nécessaire. Merci pour ces dons qui viennent du cœur, de votre grande sensibilité. J’assure tous les habitants de Franconville qu’avec le maire de votre ville nous projetons l’avenir pour nos deux villes. Nous envisageons une très belle coopération. Merci, je vous salue amicalement et je vous souhaite du bien et la paix avant tout »
Début juin Monsieur le Maire avec des élus Jeanne Charrières-Guigno, Claire le Berre, Florence Decourty, Franck Gaillard, Nadine Sense, Ginette Fifi-Loyale , se sont rendus à Mława en Pologne pour remettre aux réfugiés Ukrainiens les dons récoltés lors d’une collecte solidaire. Retour sur ce voyage humanitaire avec des témoignages bouleversants parfois glaçants.
Quand la guerre a éclaté en Ukraine, la France s’est mobilisée pour apporter son aide aux victimes et chacun a voulu apporter son soutien. « Les Franconvillois nous ont demandé très souvent comment ils pouvaient soutenir les Ukrainiens, raconte Jeanne Charrières-Guigno, nous avons rapidement pensé à organiser une collecte. » Après plusieurs jours de récolte, les dons sont acheminés en Ukraine dans des camions de la Protection Civile. « La collecte a été fructueuse mais nous souhaitions agir de nouveau. » Alors, la municipalité a l’idée d’en organiser une seconde, mais cette fois-ci en relation direct avec Mława (Pologne), une ville avec laquelle Franconville avait déjà des liens en vue d’un potentiel jumelage. Après un échange virtuel, le maire de la commune Polonaise qui accueille des réfugiés ukrainiens transmet une liste de besoins. Les Franconvillois répondent à nouveau présents à l’appel solidaire. Ils ne sont pas les seuls, puisque de nombreux partenaires ont rejoint l’aventure notamment IKEA, Leclerc, Les Restos du Cœur, Ludiland ainsi que les Cars Lacroix. Au total, ce sont 21 palettes de dons qui viennent remplir le camion de 19 tonnes, généreusement prêté par Clovis Transport.
Le 30 mai, le Maire, une délégation d’élus et des bénévoles, prennent la route direction la Pologne, suivi de près par le camion chargé de dons. Premier arrêt du convoi à Viernheim, ville jumelée avec Franconville et Mława. Sur place, la délégation Allemande leur remet des appareils médicaux pour venir en aide aux réfugiés, leur offre un plein d’essence et les Franconvillois reprennent la route. Après avoir passé la nuit à Berlin, ils arrivent à Mława le 31 mai en début d’après-midi et sont chaleureusement accueillis par le Maire ainsi que par des membres du Centre de Service des Réfugiés de Guerre. Ensemble, ils déchargent le camion et partent ensuite à la découverte de la ville. Le lendemain, la délégation Franconvilloise est reçue par le maire Polonais.
À l’heure du déjeuner, ce sont les réfugiés ukrainiens qui les accueillent avec un repas préparé par leurs soins et après ce moment fort, le convoi français prend la route direction Franconville.
Un voyage émouvant et des témoignages bouleversants
En se rendant dans une ville qui accueille les réfugiés de guerre, la délégation savait que le voyage allait être éprouvant. En arrivant au centre d’accueil, ils ont tout de suite été frappés par les étagères vides qui s’étendaient devant eux. « Ils leur manquaient tellement de denrées, beaucoup de produits de première nécessité, raconte le Maire. Nous avons pu constater que les dons des Franconvillois étaient indispensables. » Aujourd’hui, ce centre n’accueille plus les réfugiés car ils étaient trop nombreux, il sert donc de centre de logistique et les Ukrainiens ont été installés dans un gymnase plus grand. Bien sûr, dans une telle structure impossible d’avoir son intimité. Les familles mettent des grands draps pour séparer les lits, jour et nuit des femmes pleurent leurs maris resté au pays et des nouveaux réfugiés arrivent en continu.
Lors du repas organisé par les Ukrainiens du centre, certains réfugiés ont tenu à témoigner. Une mère a brandi son téléphone pour montrer la cave humide dans laquelle elle et ses enfants avaient dû se réfugier quand les bombes ont commencé à tomber. Ils sont restés plusieurs jours sans manger. « Zarina m’a montré son dessin en m’expliquant que c’était sa maison et qu’elle la dessinait chaque jour pour ne pas l’oublier et qu’elle espérait pouvoir la reconstruire un jour », explique Xavier Melki. Le dessin de cette petite fille de 7 ans est toujours dans son bureau. Une autre jeune fille a marqué les esprits lors du repas avec les réfugiés. « Elle avait 19 ans à peine, se rappelle le Maire, une peau très blanche les yeux bleus et translucides, avec beaucoup de charisme. » Quand la guerre a éclaté, cette jeune ukrainienne a prit ses deux petits frères avec elle et a fui le pays. Elle a marché pendant des jours, en faisant des pauses pour se cacher quand la sirène annonçant les bombes retentissait. Ces récits si poignants sont durs à entendre, « je pense que les histoires que nous avons entendues vont nous laisser des cicatrices », confie Ginette Fifi-Loyale. « Je reste meurtrie par ce que j’ai appris et vu dans les yeux des réfugiés. J’ai du mal à expliquer parce que les larmes viennent seules lorsque j’y pense et j’en parle très peu » partage Nadine Sense.
Malgré les témoignages glaçants, « il est important de les transmettre et de continuer à parler de ce qu’il se passe en Ukraine » précise Ginette Fifi-Loyale. Cela fait presque cinq mois que la Russie a déclaré la guerre à ses voisins et si, au début, le sujet était sur toutes les lèvres aujourd’hui ce n’est plus autant le cas. « Pourtant les Ukrainiens étaient comme nous avant, rappelle Claire Le Berre, ils emmenaient leurs enfants à l’école le matin, sortaient se balader, allaient faire leurs courses. Mais un jour l’alarme annonçant la guerre a retenti dans leurs villes et leur quotidien a basculé. » « Sur le chemin du retour, le convoi franconvillois était bien plus silencieux qu’à l’aller », témoigne Florence Decourty. « C’est dans ces moments que l’on prend conscience de la chance que l’on peut avoir et il faut en être reconnaissant. »
Un voyage qui laisse des traces mais surtout un voyage qui a rempli sa mission. Les Franconvillois, à travers cette collecte, ont apporté leur contribution de manière utile et efficace. Les couches ont dépanné de nombreux parents et les briques de lait ont été savourées dès l’arrivée du convoi à destination. Malgré tout ce qu’ils ont vécu, malgré le contexte actuel si difficile, les enfants quant à eux sont restés fidèles à eux-mêmes notamment avec les bonbons apportés par Jean-François et Christophe les chauffeurs du camion. « Quand le paquet a été ouvert, ils ont accouru le sourire aux lèvres avec l’innocence des enfants de leur âge, » raconte Franck Gaillard.
Xavier Melki, Maire de Franconville, et toute la municipalité, remercient les Franconvillois et les élus pour leur mobilisation et leur aide ainsi que les partenaires de l’opération. « C’est une petite délégation qui s’est rendue à Mlawa mais c’est toute l’équipe du Conseil municipal et les Franconvillois qui étaient présents avec nous » conclut Monsieur le Maire.