Cette nouvelle année débute avec beaucoup d’incertitudes au niveau national. Xavier Melki, Maire de Franconville-le-Garenne, dresse le bilan de l’année écoulée, et évoque les grands enjeux de 2025.
Quel bilan faites-vous de 2024 ?
« En 2024, nous avons commencé à voir le fruit des investissements passés, avec plusieurs inaugurations, que cela soit pour des espaces extérieurs, comme l’aire de jeux de la Crique aux Trésors ou les City stades de la Fontaine Bertin et du Bois des Eboulures, ou pour des bâtiments publics, comme le complexe gymnique Ludivine Furnon, et le nouveau poste de Police Municipale.
Si l’optimisme dominait en début d’année, la fin a été plus inquiétante. En effet, jusqu’à présent, nous arrivions à être protégés des tourments de la politique nationale.
Au moment de mon élection, j’avais une stratégie budgétaire à moyen et long terme. Mais les économies demandées aux collectivités locales pour le projet de Loi de Finances 2025 remettent tout en cause. On nous demande de payer pour des erreurs que nous n’avons pas commises. Les investissements que nous souhaitons faire n’ont rien de fastueux : ils sont nécessaires. L’Espace Saint-Exupéry a de nombreuses fuites ; les professionnels de santé du Centre Municipal de santé travaillaient dans des conditions difficiles, et les écoles ont besoin d’être agrandies. Nous avons conscience de la dette publique, et on peut bien sûr prendre notre part, mais il faut que cela soit mesuré. Heureusement, nos partenaires financiers continuent de nous faire confiance.
L’année 2024 a été également marquée par les Jeux Olympiques. Un évènement auquel Franconville a pris part, en accueillant notamment une délégation américaine au complexe gymnique Ludivine Furnon, ce qui valorise le travail des services de la ville. Nous avons également accueilli des enfants de nos villes jumelées.
En 2024, j’ai également eu une rencontre marquante avec un maire ukrainien qui m’ a raconté son quotidien. Il a notamment été fait prisonnier, et ne savait pas, au moment de notre échange, comment fêter Noël avec les enfants de son village, situé près de la Biélorussie et de la Russie. Ces rencontres entre des maires franciliens et ukrainiens sont mise en place par le Conseil régional d’Ile-de-France. C’est une excellente initiative. »
De quoi êtes vous le plus fier ?
« Comme tous les ans, je suis très fier de la capacité d’adaptation des agents communaux, à qui on demande de faire toujours plus, avec toujours moins. On dit souvent que les élus locaux sont à portée de baffe, mais avec des services compétents, c’est plutôt à portée d’enthousiasme. Je me rends compte que les villes sont les dernières institutions auxquelles les gens font confiance. Je suis fier d’avoir gardé ce lien-là. Alors que l’Etat pointe le travail des fonctionnaires, je peux assurer qu’à Franconville personne ne se tourne les pouces. J’invite quiconque qui en douterait à venir passer une journée avec les agents municipaux. En tout cas, je note un climat plutôt convivial : les habitants ont l’air de se sentir bien dans leur ville. Nous faisons de notre mieux. »
Le budget de la ville va t-il être impacté par les décisions de l’état ?
« A l’heure où nous écrivons ces lignes, on ne sait pas où on va. Sûrement la situation sera la même au moment où le journal sera imprimé. En tout cas, il faudrait que les collectivités locales soient davantage une source d’inspiration que d’austérité. Car elles représentent 70% de l’investissement public, et seulement 8% de la dette du pays. Les deux millions d’euros qui nous seraient demandés équivalent au budget de la Police municipale ou du Centre Municipal de Santé. Après… gérer, c’est prévoir, et renoncer. Nous nous préparons donc au pire des scénarios. Les décisions qui ont déjà été prises, comme les suppressions de la brigade équestre, et des orchestres pour la Fête de la musique et le 13 juillet, sont définitives. Ce qui est sûr, c’est que nous ne toucherons pas à la fiscalité. Car nous avons déjà atteint le seuil maximum de ce que chacun peut supporter. Cela clive les relations entre ceux qui paient les impôts locaux, et ceux qui n’en paient pas. Nous ne reviendrons pas non plus sur les investissements, qui sont nécessaires, et qui permettent de réaliser des économies d’énergie. Après, nous ne sommes pas à l’abri d’une bonne surprise. Je souhaiterais en tout cas que le gouvernement s’appuie sur les travaux du Sénat en la matière, qui sont plus équitables en matière budgétaire. »
Le nouveau PLU (plan local d’urbanisme) est désormais applicable que cela va t-il changer ?
» Ce nouveau PLU a été réalisé en concertation avec les habitants et l’ensemble du Conseil municipal. Il y avait unanimité sur le fait qu’il fallait le changer. L’objectif principal est d’avoir une ville toujours plus agréable, en ralentissant la forte urbanisation de la commune. Il a été long à être mis en place, car il fallait ménager à la fois les attentes des Franconvillois, et celles de l’Etat, qui sont parfois aux antipodes. Je pense que c’est un bon document, qui prend en considération la gestion de l’eau, l’environnement… Pour résumer, le but du nouveau PLU est de remettre la nature en ville, alors que le précédent était « Repenser la ville dans la ville », en remplaçant notamment des pavillons par des habitats collectifs. »
Quels vont être les enjeux pour 2025 ?
Garder le cap d’une ville conviviale aux investissements ambitieux, tout en gardant les mêmes ambitions en ce qui concerne la politique sécuritaire, le Centre municipal de santé, les commerces, les relations avec les associations… En ce qui concerne la suppression de la Police municipale à cheval, cela ne veut pas dire que nous aurons moins de policiers municipaux, car les deux agents concernées seront réaffectées dans d’autres brigades. Nous faisons des économies sur le coût d’entretien des animaux, mais je comprends que cela soit un crève-coeur pour nos policières. En ce qui concerne la suppression des orchestres pour la Fête de la musique et le 13 juillet : ils seront remplacés par des DJ. Il faut repenser les évènements et l’organisation administrative de la commune. Je n’ai pas le choix, même si je n’en ai pas du tout envie. Les travaux dans certains bâtiments sont nécessaires, car sinon ils risquent la fermeture. »
Quels sont les projets de la ville ?
Dans un premier temps, bâtir le budget. Ensuite, finir les investissements débutés, et commencer deux travaux d’envergure pour 2025 : la rénovation de l’Espace Saint-Exupéry, et l’extension de l’école maternelle de l’Épine-Guyon. Je souhaite garder l’âme de Franconville, qui est l’une des villes les plus dynamiques du secteur, où beaucoup de jeunes s’installent. Il faut réussir à bien les accueillir, les intégrer et leur apprendre à aimer leur nouvelle ville. »
Qu’espérez vous pour cette nouvelle année qui commence ?
Que les gens soient heureux. Je voudrais compenser la grisaille ambiante par une ville agréable à vivre. Le Conseil municipal est extrêmement mobilisé sur le sujet. »
Vous êtes également conseiller régional et vice-président de la communauté d’agglomération Val Parisis. Quels sont les grands projets que vous comptez mettre en œuvre au niveau de la région et de l’agglomération pour la ville ?
Au niveau de la Communauté d’agglomération, les travaux de la Chaussée Jules César, qui sont attendus depuis longtemps, vont bientôt débuter. Ils sont divisés en deux tranches, et tout n’aura pas lieu en 2025. La première phase va concerner la portion située entre le stade Jean Rolland et le rond-point des Cars Lacroix. Cette rénovation va notamment permettre d’aménager des voies cyclables.
Autre projet pour 2025 : l’installation de nouvelles caméras de vidéoprotection, qui vont permettre d’en avoir une par kilomètre de voie.
En ce qui concerne la Région, elle va continuer à accompagner les projets de la ville, comme c’est le cas actuellement, avec le Département du Val-d’Oise. En effet, ces deux institutions sont partenaires sur tous nos sujets d’investissement. L’autre projet d’envergure concernant la Région Ile-de-France se rapporte au nouveau marché des bus, un vrai sujet pour la commune. Les dernières informations à ce sujet sont extrêmement rassurantes. Le délai initial était fixé en août 2025, mais il faudra sans doute compter un an de plus. »