« Avoir les bons mots pour éviter les pires maux ». C’est ainsi qu’un policier municipal résume les cours de self-défense qu’il donne aux femmes une fois par mois dans un gymnase de la ville : « L’idée de cette sensibilisation est d’avoir les bonnes attitudes pour éviter de se retrouver dans une situation qui va nécessiter l’emploi de la force », détaille-il. En effet, en plus des exercices à proprement parler, l’instructeur explique la législation en vigueur, ce qu’il est possible de faire, ou pas. Il apprend également aux femmes à bien analyser les situations, pour essayer de les désamorcer : la force doit être utilisée en dernier recours. Pour se faire, il leur apprend à tout examiner : la tenue posturale d’un potentiel agresseur, l’intonation de la voix, le non-verbal…Tous les cas de figures sont envisagés, sous la forme de jeux » de rôles : espace public, transports en commun, arrêt de bus, ascenseurs… »

Autre objectif de ces cours de self-défense, auquel assistent entre 25 et 30 femmes en moyenne : prendre confiance. S’entraîner à des situations de stress intense permet d’éviter « l’effet tunnel », c’est-à-dire le rétrécissement du champ de la vision, en cas d’agression. En effet, plus le cerveau est entraîné, mieux il réagira aux situations tendues : « La pratique est la clé de voûte de la maîtrise des situations de crise, de stress, d’émotions » explique le formateur, qui encourage les femmes présentes à ses cours à travailler entre elles, et à montrer ensuite ce qu’elles ont appris à leur famille, à leurs amis….

Une fois que les femmes sont inscrites, et qu’elles ont assisté à au moins un cours, le policier formateur leur envoie un résumé des thématiques abordées lors de la dernière formation, puis leur propose deux dates pour les formations suivantes. Au total, l’agent municipal envoie des mails à une liste de diffusion d’environ 170 personnes. Certaines femmes assistent à tous les cours, certaines à seulement quelques-uns. Beaucoup en parrainent d’autres, ce qui crée un effet boule de neige. En trois ans, le policier municipal estime qu’il a formé entre 1000 et 1200 femmes.