Le Conseil local pour la prévention, l’Orientation et la Lutte contre le harcèlement organise plusieurs rencontres sur le sujet, avec l’association « Jeune et engagé ». La prochaine session aura lieu le samedi 7 décembre, de 10h à 12h au réfectoire de l’école élémentaire de l’Epine-Guyon.
Mardi 15 octobre dans la salle polyvalente de l’Espace Saint-Exupéry, plusieurs tables ont été disposées en cercle. Au milieu de celui-ci, un pupitre, qui fait face à une autre table, où trois personnes s’assoient. Les rencontres organisées par « Jeune et engagé », avec le Conseil local pour la Prévention, l’Orientation et la Lutte contre le harcèlement, n’ont rien d’ordinaire. Entretien avec Paul Aïss, co-fondateur et dirigeant de l’association, ainsi qu’expert en Prévention aux mineurs et Juge Accesseur au tribunal pour enfants de Pontoise.
Pourquoi avoir décidé de créer l’association « Jeune et engagé » ?
Après un parcours de travailleur social, je rencontre un jour un juge atypique qui me dit que je peux rentrer dans les tribunaux si je suis désireux. J’étais très surpris car je ne suis pas juriste. C’est ainsi que j’ai prêté serment il y a 15 ans, et que je suis passé de l’autre côté du bureau. Après plusieurs années, je commence à me demander si on ne devrait pas créer une passerelle entre la réalité de la justice des mineurs, et les jeunes eux-mêmes. Au vu de mon expérience, j’ai vu que très peu d’entre eux préparaient leur audience. Ils sont toujours persuadés qu’ils vont en sortir libres. Par la suite, j’ai rencontré Florence Fitoussi, qui n’est pas du tout de mon sérail. C’est ainsi, après une incubation à l’ESSEC, une école de commerce, que « Jeune et Engagé » va naître. Au point que depuis 10 ans maintenant, nous sommes à plus de 100 000 enfants rencontrés dans les établissements scolaires ou avec les mairies. Nous leur faisons vivre pour de faux ce qu’on ne veut pas vivre pour de vrai. En extrapolant, nous touchons également les parents. Le but n’est pas de faire une conférence classique, mais de leur faire toucher du doigt la réalité, en les rendant acteurs. Ce sont des conférences pro-actives.
Quels sont les retours des participants ?
Nous avons noué des partenariats de longue durée avec certains établissements scolaires, depuis 7-8 ans pour certains. Donc nous avons du recul. Les principaux des collèges nous disent que, de nombreux jours après l’intervention, les parents viennent les voir, en leur disant « Notre enfant a vécu un truc fou chez vous, et il nous en a parlé ». Ce qui est très important. Nous avons aussi des jeunes, qui grandissent et qui reviennent vers nous. Certains demandent même des nouvelles des histoires que je leur ai présentées. On a peut-être trouvé une méthode « magique », qui fait son cheminement. En tout cas, moi, je suis en guerre, car depuis que j’ai lancé « Jeune et engagé », j’en suis au sixième enterrement d’enfants qui se suicident à cause du harcèlement scolaire : ça suffit !
D’autres ateliers-débats seront proposés en 2025, sur différents thèmes, dans plusieurs quartiers de la ville les 25 janvier à 19h et 22 mars à 10h.